Orion, le chef d'oeuvre.
Depuis la création du Monde par les 12, bien des choses ont changées. La forêt vierge a laissée place au village d'Amakna, et d'Astrub et les abraknydes furieux ont dû tenir le siège des haches durant de longues années.
C'est ainsi, que depuis l'exploitation excessive des richesses de ce Monde, que le Dieu dit Sadida, décida de nommer un protecteur. Le seul, l'Unique. Ses propres disciples etant devenus des bêtes parfois sauvages, parfois alcooliques, parfois parresseuses.
Au comble de la colère, Sadida sélectionna donc un savant mélange d'essences de vie : de l'érable, du chêne, de la verveine, l'Homme, les sentiments, l'eau, le vent, la terre, le feu et l'Animal. Il confectionna dans le plus grand secret son porte-parole, son bras droit, son héritier terrestre.
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Partout dans le village, une rumeur circule. Il ne fallut pas moins d'une demi-heure pour que tout le village soit au courant : Elle a réussi. Elle, c'est Elyana. Charmante, elle a tout pour plaire. Surtout qu'elle est née de parents respectés de tout le village. Son père est un grand guerrier retraité et sa mère est la meilleure cordon bleue de tout Amakna.
- Elyana a réussi ! s'ecria un petit homme couvert de bandelettes.
- On sait ! répondirent en coeur les dames qui frottaient les vêtements dans la rivière proche du Temple du Dieu Ecaflip.
- Pfff ! Toujours le dernier à savoir moi !
Son Brevet de Maitrise Féca en poche, Elyana pouvait espérer avoir un bon grade dans la grande armée de Bonta ou dans l'armée démoniaque de Brakmar. Mais elle voulait vivre en paix avec tout le monde : blanc ou rouge, poilu ou bandé. Elle exerça donc dans le Temple de Féca, en temps que conseillère et institutrice.
- Quel dommage, une si jolie fille, destinée à servir Féca toute sa vie, dans un temple presque en ruine... Les jeunes aujourd'hui, ils viennent apprendre deux ou trois sortilèges puis s'en vont s'entrainer seuls. Elle doit s'ennuyer à mourir ... ! s'exclama un vieil homme.
- Je pense qu'elle a bien fait. Je ne la voit pas non plus se faire défigurer par une lame adverse, remarqua sa compagne.
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Encore une rumeur qui circule : On aurait apperçu un jeune homme de peau de bête vétu, approchant du village. Aussitôt, les miliciens sont à leurs postes et attendent de pied ferme un semeur de pagaille, ou un passant simple. Le jeune homme, qui dépassaient le plus grand d'une tête, s'approcha d'eux, et s'arrêta net devant les deux gardes.
- Salutations messieurs, je ne suis que de passage dans votre village. Je viens d'Astrub, je dois me rendre à la forêt maudite. Pourriez-vous me laisser entrer? J'ai besoin de repos et d'un repas.
- Salutations jeune guerrier. L'auberge se situe près de l'atelier des mineurs. Vous ne pouvez pas la manquer, il y a une forte odeur de paille et de métaux en fusion.
- Merci, bonne journée à vous !
- Fais attention à toi, les étrangers sont plutôt mal perçus en ce moment, surtout qu'à Astrub, il se passe des phénomènes étranges depuis quelques jours. Ne dis pas d'où tu viens.
- Je viens de nul part, j'étais là bas de passage.
- C'est pire. Tais-toi, dors, mange et va-t'en.