Enu-mere se réveilla en sursaut, trempée de sueur qui coulait dans ses rides, et le souffle court... Encore un cauchemar, toujours le même, cette bataille sur les landes de Sidimote, le sang qui coule à flot et les vies qui s'éteignent plus vite qu'une étincelle d'intellignence dans le cerveau d'un Iop... Il fût un moment où cette vie l'excitais et lui plaisait, mais ce temps était révolu, et il fallais changer de vie... Fébrile, elle se releva, saisis une feuille de papier, arracha une plume au tofu de Doumie qui trainait dans le dortoir de la maison de l'Ordre, puis chercha de l'encre. N'en trouvant pas, elle saisis un couteau, s'entailla le bras droit et laissa couler son sang dans le bol. Une fois la plaie pansée, elle commença à écrire sa lettre.
Chers dragons,
Depuis un certain temps,je me pose des question sur le sens de ma vie, des massacres que j'ai perpétrés, en mon nom ou en celui de Bonta. Cela fait d'ailleur un certain temps que je n'ai tué personne et je me sens mieux, en paix avec moi même. Mes ailes blanches se sont résorbées. Mes questions doivent trouver des réponses, et je ne puis les trouver ici.
J'ai décidé de m'exiler dans l'île de Pandala, y devenir une ermite et trouver dans l'ascétisme un sens à ma vie. Je quitte donc l'Ordre, pour que mes ennemis n'aient aucune raison de vous causer du tort. Mais je reviendrais peut être un jour...
Avant de vous quitter j'ai une faveur à vous demander. A la taverne d'Amakna, vous trouverez dans la chambre 67, mes deux enfant, que je vous ai cachés pour une raison que je ne vaut pas vous dévoiler. La plus âgée, Kerunixia, est déjà une sacrieuse agile, son plus jeune frère, Wilbanks, est un Eniripsa dont les mots magiques font déjà des merveilles. Cette paire de joyeux garnements doît être éduquée, je vous en confie la charge. J'ai laissé dans mon coffre à la banque toute mes économies, pour que la charge qu'ils représentent pour vous soit minime...
Faites-en, si vous le pouvez, des guerriers, il sont faits pour cette vie là, contrairement à moi. Je vous confie également ma nièce, une jeune crâ, peu belliqueuse et dont les seuls centre d'interêt sont de se promener dans les champs, récoltant des céréales pour en faire du pain. Elle n'est pas très utile et ne vous coûtera rien, mais je veux la laisser en de bonnes mains.
Je ne sais pas si je reverrais certains d'entre vous, bien que je l'espère sincèrement. N'essayez pas de me retrouver, à moins que en ayez vraiment besoin. Dans ce cas, il suffira de prévenir mes enfants, ils vous diront à qui parler pour me retrouver....
Je vous souaite un avenir aussi resplendissant que l'aube de nos dragons. Puisse le soleil éclairer votre chemin et que les ailes de ces créatures de légende guident vos pas vers un futur plein d'espoir et de bonheur.
Dragonnement votre, Enu-mere.
Elle souffla sur le sang pour le faire sêcher, roula le prachemin, et apposa son sceau pour le fermer. Elle se leva, rassembla ses affaires, et sorti en enjambant le corps de Toxiic qui ronflait au travers de la porte. Elle accrocha le parchemin et sorti de la maison. Elle se dirigea vers le feu qu'entretenait les gardes d'Amakna, y jeta ses effets personnels, ne gardant que son bâton et sa pelle, qui lui permettrait de construire son abri à Pandala.
Elle parti vers le Nord-Est en fredonnant une chanson de marche, le coeur à la fois léger à l'idée de ce nouveau départ, et triste de quitter ces si bons compagnons.
L'aube se levait quand elle atteint le pont de Pandala. Elle reprit son chant, et attaqua sa dernière marche, priant Enutrof que ses enfants et sa nièce trouvent leur place au sein de l'Ordre des Dragons de l'Aube.